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5 choses importantes à savoir sur la crise du blocus du Qatar

Contexte : rupture diplomatique dans le Golfe

En juin 2017, le Qatar a été soumis à un blocus aérien, terrestre et maritime imposé par quatre pays arabes : l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn et l’Égypte. Ces nations ont rompu leurs liens diplomatiques et commerciaux avec Doha, accusant le Qatar de soutenir le terrorisme et d’entretenir des liens étroits avec l’Iran. Cette action a provoqué une crise géopolitique majeure au Moyen-Orient.

1. Déclenchement de la crise Qatar-GCC

Le 23 mai 2017, des hackers ont publié de faux propos attribués à l’émir du Qatar sur le site de l’agence de presse qatarie. Ces déclarations, favorables à l’Iran et critiques envers les États-Unis, ont rapidement été diffusées par des médias saoudiens et émiratis. Ces événements ont suivi de près la visite du président américain Donald Trump à Riyad.

Le lendemain, les autorités saoudiennes et émiraties ont bloqué l’accès à Al Jazeera, le principal réseau d’information basé au Qatar, aggravant ainsi les tensions.

2. Rupture diplomatique et isolement

Le 5 juin 2017, le Bahreïn, l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et l’Égypte ont annoncé officiellement la rupture des relations diplomatiques avec le Qatar. La frontière terrestre entre le Qatar et l’Arabie Saoudite a été fermée, accompagnée d’un embargo global : aérien, maritime et terrestre.

Les pays accusateurs ont évoqué un soutien présumé du Qatar au terrorisme, à l’Iran et à des ingérences dans leurs affaires internes. Le Qatar a rejeté ces allégations, dénonçant une atteinte à sa souveraineté et s’engageant à limiter les répercussions sur ses citoyens et résidents.

3. Origines et tensions historiques

Ce conflit s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes. En 2014 déjà, l’Arabie Saoudite, les Émirats et le Bahreïn avaient retiré leurs ambassadeurs du Qatar. Le différend portait sur le soutien présumé de Doha à des groupes islamistes tels que les Frères musulmans, ainsi que sur l’influence médiatique d’Al Jazeera.

Le printemps arabe de 2011 a accentué ces divisions : les puissances régionales ont soutenu des camps opposés dans les soulèvements. Le 7 juin 2017, le ministre saoudien des affaires étrangères a réclamé du Qatar l’arrêt de tout soutien à des groupes comme le Hamas et les Frères musulmans.

4. Refus des conditions imposées

Peu après le début de la crise, les quatre pays ont adressé au Qatar une liste de 13 revendications, à satisfaire dans un délai de dix jours. Ces exigences comprenaient notamment la rupture des liens diplomatiques avec l’Iran et l’arrêt de la coopération militaire avec la Turquie.

Ils demandaient aussi l’arrêt du soutien présumé à des groupes qualifiés de terroristes, la fermeture d’Al Jazeera, et la fin des interférences dans les affaires intérieures d’autres pays. Le Qatar a catégoriquement refusé cette liste, la jugeant contraire à sa souveraineté.

5. Résilience économique face au blocus

Malgré les sanctions, l’économie qatarie a démontré une forte capacité de résilience. Le Fonds monétaire international (FMI), à l’approche du deuxième anniversaire de la crise, a salué la solidité économique du pays, notant une croissance du PIB réel à 2,2 % en 2018, contre 1,6 % l’année précédente.

Le secteur bancaire est resté stable selon le FMI, bien que des signes de ralentissement aient été observés dans le secteur immobilier. Le Qatar a également diversifié ses routes commerciales et renforcé ses alliances régionales, notamment avec la Turquie et l’Iran, pour contourner le blocus.

Conclusion : Une crise géopolitique révélatrice

La crise du blocus du Qatar a révélé les fractures profondes entre les États du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Malgré l’isolement initial, le Qatar est parvenu à s’adapter, à diversifier ses partenariats et à renforcer son autonomie économique. Ce conflit diplomatique a marqué un tournant stratégique pour la région du Moyen-Orient.